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Après 20 heures de bus, nous gagnons le Brésil, quatrième pays de notre voyage. Nous arrivons à Curitiba où nous avons rendez-vous pour un premier Sense Drink brésilien. Nous avons hâte, car nous savons que la communauté MakeSense est très dynamique dans cet immense pays.

 

Nous avons d'abord le plaisir de découvrir le restaurant Quintana Café, qui se définit comme vecteur d'une "écogastronomie culturelle": au menu des produits naturels, cuisinés avec amour, et une variété de saveurs incroyable. Nous nous régalons et croisons au passage la chef, Gabriela, sans savoir que nous avons rendez-vous avec elle le soir même lors du Sense Drink... Nous la retrouvons donc quelques heures plus tard, avec Gustavo et Adriana, deux autres membres de la communauté MakeSense. Ils nous parlent du Brésil, et nous avons le sentiment d'être loin, très loin de l'Amérique du Sud que nous avons vue jusqu'à présent.

 

Suite à ce rapide passage à Curitiba, jolie ville propre et surtout très calme en cette Semaine Sainte, nous décidons de passer le weekend sur une île.

 

Nous partons pour Ilha Do Mel (Île de Miel en VF), qu'on dit être un petit coin de paradis. Il fait nuit lorsque nous débarquons, mais il ne fait aucun doute que cet endroit est magique. Les trois-quarts de l'île sont recouverts d'une végétation luxuriante, si dense qu'il est impossible d'y pénétrer. Quant au reste, nous avons le plaisir de découvrir des plages de sable fin, où se précipitent les surfeurs d'Amérique du Sud en été. Le nec plus ultra: il n'y a aucune route, donc aucune voiture qui circule sur l'île. Un paradis, on vous dit...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carnet de voyage #5 - Road-trip brésilien

 

 

Pour voir toutes les photos de notre road-trip au Brésil, de Curitiba à Parati, cliquer ici.

 

 

 

Ce que l’on a visité : le centre-ville de Curitiba, Ilha do Mel, São Paulo, Vitoria, Villa Velha, São Gabriel Da Palha, les plantations de café de la région d’Aguia Branca, Angra dos Reis, Ilha Grande, Parati.

 

 

Ce que l’on a mangé (et bu) : le feijão (une sauce aux haricots qui s’accompagne généralement de riz), la farine de manioc, déjà rencontrée au cours du voyage, une farandole de fruits exotiques (coup de cœur pour le kaki et la goyave), et bien sûr, la traditionnelle caïpirinha, un cocktail à base de cachaça, le rhum blanc brésilien.

 

Ce que l’on a adoré : les fruits! (encore et toujours), les paysages dignes des plus belles cartes postales – entre forêt tropicale, îles paradisiaques et plages de sable fin -, la générosité des gens rencontrés, décidément constante chez nos amis sud-américains, et surtout l’ambiance, à la fois festive et nonchalante, partout où nous sommes allées.

 

 

Ce que l’on a moins aimé : Hormis la panne de bus et quelques déboires du même acabit (les aléas du voyage !), pas grand-chose. Enfin si, l’odeur du chien d’Arundo, insupportable.

 

 

Ceux que l’on a rencontré : Gabriela, Adriana et Gustavo de MakeSense Curitiba, Leo, le couchsurfer le plus souriant, João, le couchsurfer le moins chevelu, Eric le photographe, Paolo, l’agronome Nescafé, Valdeir, Kubit, Antonio, Salomon, Ayuto, Gigi, Alfonso, Antonio et Moïse – les producteurs de cafés -, Arundo, le couchsurfer que tout le monde connaît.

 

 

Quelques chiffres :

  • Plus de 2550km parcourus

  • 2: le nombre de tee-shirts troués, abandonnés par Maud

  • 4: le nombre de fois où Marion a rêvé qu’elle mangeait de la bonne charcuterie

  • 8: le nombre de vidéos produites pour la mission Nescafé

 

Réveil au camping: nous n'avons pas une minute à perdre! Nous nous levons à 6h30 pour une longue journée de balade. Dommage, il ne tarde pas à pleuvoir des cordes, mais pas question de capituler. Nous empruntons des itinéraires différents et nous retrouvons autour d'une crêpe et d'un jus de fruits frais, trempées jusqu'aux os. Mais le paysage en vaut la peine, surtout de l'autre côté de l'île où l'océan se dégage à perte de vue. Heureusement, le soleil se lève, et la promenade est magnifique. Nous marchons 5km au bord de l'eau, avec pause baignade bien sûr, jusqu'au fort de Fortaleza où nous restons bloquées, marée haute oblige. Nous retournons alors à Encantadas, notre point de chute, et profitons du coucher du soleil sur la baie en goûtant notre première caïpirinha brésilienne. La nuit tombée, le tonnerre gronde et un orage éclate. Le généreux propriétaire du camping nous prend en pitié et nous offre une chambre, ce qui nous évitera de passer la nuit sous une pluie torrentielle. Merci à lui!

 

Après une longue journée d'attente pour le bus, nous arrivons à Curitiba où nous attend notre correspondance pour São Paulo. Enfin, façon de parler, car le bus ne nous a pas attendues: il est parti la veille et nous nous apercevons que nous nous sommes trompées de date en achetant nos billets. Cela n'a rien d'étonnant, à vrai dire, car notre maîtrise du portugais est loin d'être au point! C'est même une catastrophe, nous peinons à comprendre et à nous faire entendre, alors nous sortons nos guides de conversation et téléchargeons les applications adéquates: pas question de passer un mois et demi à communiquer en agitant les bras et en mimant ce que nous cherchons...

 

Finalement, la situation du bus s'est arrangée et nous arrivons à São Paulo. À l'origine, cette immense métropole n'était pas sur notre plan de route, mais après en avoir tant entendu parler il nous semblait indispensable de la visiter et se forger notre propre opinion. Après moult gesticulations à la gare pour acheter nos prochains billets de bus (et de nombreuses vérifications de la date et de l'horaire), nous nous rendons chez Leo, notre premier couchsurfer brésilien! Il est déjà parti travailler, mais ses colocataires nous accueillent chaleureusement. Après une courte sieste, nous partons à la conquête de l'avenue Paulista, célèbre artère de São Paulo, et visitons le MASP (Museo de Arte de São Paulo). L'exposition temporaire consacrée au détail dans la peinture est passionnante, et nous sommes ravies de découvrir une multitude d’œuvres françaises, parmi lesquelles des tableaux de Renoir, Monet... Au sous-sol, l'exposition permanente est consacrée au Brésil, ce qui nous donne un aperçu des paysages que nous nous apprêtons à découvrir, car ils sont l'objet de prédilection des artistes représentés. En sortant, nous nous promenons dans le parc qui fait face au musée. On se croirait en pleine forêt amazonienne. Ou presque. Le pont que nous traversons ne nous permet pas d'enjamber une rivière, mais un flot continu de voitures. En revanche, la végétation est ahurissante pour une zone urbaine, avec des arbres à la hauteur vertigineuse, des araignées énormes qui font plaisir à Hélène...

 

De retour "à la maison", nous rencontrons notre hôte. Leo est adorable dès les premiers abords et nous emmène à une soirée couchsurfing, organisée tous les mardis à São Paulo. Le but de ces soirées est de rassembler les utilisateurs de la plateforme, hôtes ou voyageurs, afin de créer du lien et d'échanger entre différentes cultures, en grand nombre et dans une ambiance des plus festives! Nous rencontrons une foule de gens, et retrouvons Riccardo, un ami brésilien de Marion qu'elle n'a pas vu depuis 7 ans et à qui elle a donné rendez-vous. Notre séjour à São Paulo - qui décidément nous a convaincues- se déroule dans la même ambiance de bonne humeur et de rencontres. Nous visitons la ville grâce à un Free Walking Tour - une visite guidée dont le prix est laissé à l'appréciation de chacun -, dégustons les traditionnels sandwichs à la mortadelle du marché municipal et de nombreux fruits exotiques dont nous ignorions jusqu'à l'existence. Marion et Hélène se découvrent une passion pour le kaki.

 

Dans la foulée, nous nous promenons dans le parc Ibirapuera qui abrite le musée Afrobrasil. Celui-là nous laissera une forte impression, car il abrite entre autre une exposition de photographies splendide, et nous permet de mettre un pied dans la culture brésilienne à travers les thèmes de son métissage et de sa colonisation.

 

Notre semaine de vacances touche bientôt à sa fin. Avant de commencer la mission que nous dédions à notre partenaire Nescafé dans le nord de l'état d'Espirito Santo, nous nous octroyons deux jours dans sa capitale, Vitoria. C'est Joaõ Carlos qui nous accueille après une bonne nuit de bus (une première dans les annales du Food Sense Tour!). Nous nous installons dans son grand appartement, d'une propreté remarquable où nous disposons d'un lit chacune... Le pied! Mais l'euphorie ne dure pas lorsque nous nous apercevons que nous avons perdu notre chargeur d'appareil photo, indispensable à notre mission pour Nescafé qui commence dans deux jours. Panique à bord! Après un délicieux repas partagé avec notre hôte - où nous découvrons le feijão, un accompagnement d'haricots qui accompagne traditionnellement les repas au Brésil - nous écumons la ville à la recherche d'un chargeur Canon compatible. Mission impossible: nous égrenons les centres commerciaux et boutiques spécialisées en vain. Heureusement, Eric, le photographe qui nous accompagnera pendant notre mission, accepte de nous en rapporter un depuis la France. Ouf! Nous apprenons alors à connaître notre hôte autour d'un dîner copieux. Le lendemain, il nous emmène à Villa Velha où nous grimpons jusqu'au couvent qui domine la baie. C'est justement jour de pèlerinage et nous découvrons une vue magnifique qui donne sur la côte de Vitoria dans un parfum de ferveur religieuse. Nous nous promenons ensuite sur la plage - la plus jolie plage urbaine que Maud ait jamais vue - où nous buvons un jus de coco naturel, directement dans la noix. C'est l'un de nos plus grands plaisirs au Brésil: profiter de sa variété de fruits et de leur omniprésence dans la vie quotidienne! Nous quittons João avec regrets, car c'est l'une de ces personnes à la générosité inestimable que l'on croise brièvement mais qui nous marquent indubitablement... Direction São Gabriel Da Palha, où nous partirons à la rencontre des producteurs Nescafé de la région deux jours plus tard.

 

Nous arrivons le samedi soir à São Gabriel Da Palha, qui s'avère être une ville bien plus grande que ce que nous avions imaginé. La tension monte avant le début de la mission. Voici ce en quoi elle consiste: nous allons partir pendant une semaine à la rencontre des producteurs de café qui bénéficient du Nescafé Plan, une initiative qui encourage une agriculture, une production et une consommation responsables. Tout à fait en phase avec notre projet, donc. Pendant notre séjour, nous filmerons nos rencontres afin de produire de courtes vidéos qui viseront à présenter le Nescafé Plan et son impact réel auprès des producteurs. Ce qui nous inquiète par-dessus tout, c'est de ne pas savoir comment nous communiquerons avec eux, en sachant qu'ils ne parlent ni anglais ni espagnol. Heureusement, notre portugais s'est nettement amélioré au cours des deux semaines précédentes, notamment grâce à Leo et João, et nous sommes désormais capables de tenir une conversation à notre grande surprise! Il faut dire que l'espagnol nous aide considérablement. Toujours est-il que nous allons devoir ensuite traduire nos vidéos, ça ne va pas être évident... Les sentiments sont partagés dans l'équipe: certaines sont confiantes, d'autres moins. Le dimanche soir, à une nuit du jour-j, nous rencontrons Eric, qui va profiter de notre séjour pour documenter en images les plantations de café et filmer notre mission sous un angle différent du nôtre... et professionnel! C'est un plaisir de le rencontrer, ainsi que Pedro et Rafael de Nescafé Brésil.

 

La semaine se déroule à merveille, et toute crainte est vite effacée. L'équipe avec laquelle nous évoluons est formidable, les producteurs nous accueillent tous chaleureusement, nous arrivons à bien communiquer même si les échanges ne sont pas toujours très fluides. Nous sommes toutes les trois enchantées de nos multiples rencontres, et au-delà de ça, ravies de découvrir comment on produit le café. Nous en apprenons chaque jour un peu plus, de la mise en terre des plants à l'acheminement des grains sélectionnés, en passant par les techniques de culture, de récolte, de séchage... Un nouvel univers s'ouvre à nous! Bien sûr, la semaine n'est pas de tout repos. Nous nous levons tôt le matin, entre 5h30 et 6h, et ne nous couchons que vers minuit, une fois les images de la journée triées et classées, ce qui nous permet de gagner du temps sur le montage. Chaque jour, l'une de nous se dédie à la caméra. C'est une semaine éprouvante mais ô combien satisfaisante!

 

Lorsque le tournage s’achève, nous décidons de passer une semaine sur la côte, à quelques kilomètres au nord de Rio, pour monter nos vidéos. Mais tout ne se passe pas exactement comme prévu. Tout d’abord, le bus supposé nous emmener à Angra dos Reis tombe en panne, ce que nous ne réalisons pas car nous dormons profondément. Nous arrivons avec un retard considérable et tentons de joindre tant bien que mal notre nouveau couchsurfeur, Arundo, qui nous donne son adresse. Nous comprenons les indications de travers et descendons du bus au mauvais terrain de football, celui en terre au lieu de celui de sable (!). Là, tout se corse quand nous consultons la suite des indications : « demandez à n’importe qui, tout le monde me connaît et sait où j’habite ». Ecore faut-il ne pas s’être trompé de quartier ! Heureusement, une femme qui vit juste au-dessus de l’arrêt de bus vole à notre secours, retrouve la trace de notre hôte et nous hydrate à grand renfort d’eau fraîche, en cet été indien-brésilien. Arundo vient alors nous chercher. Nous découvrons un grand gaillard à la bonne humeur contagieuse, membre actif d’une ONG qui lutte pour un meilleur accès à l’éducation et intervient auprès des jeunes à travers l’art et la culture. Son profil couchsurfing indique qu’il peut accueillir jusqu’à 14 personnes et nous en déduisons un peu vite qu’il y aura donc de la place chez lui pour travailler en toute sérénité. Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant son studio, composé d’une pièce principale d’une quinzaine de mètres carrés et d’une salle de bain ! Nous comprenons rapidement que nous ne pourrons pas y travailler, surtout quand il nous apprend que deux autres personnes viennent rejoindre notre cocon le soir-même. Et les 14 personnes ?, lui demandons-nous. Un soir on a réussi à dormir à 14 ici, nous répond-il, rieur. Nous décidons alors de passer le weekend avec lui et ses invités, deux cariocas (habitants de Rio), père et fille. Arundo nous enchante par son énergie, on voit qu’il a du mal à tenir en place. Nous passons la journée du lendemain tous les cinq ; Arundo nous emmène découvrir la « praia secreta », la plage secrète, un petit coin de paradis accessible aux seuls connaisseurs, puis une cascade dans laquelle nous allons nous baigner. À la fin de la journée nous sommes épuisées, mais heureuses. Nous partons en quête d’une auberge dans le centre d’Angra dos Reis, qui sera notre QG pour ma semaine. Car chacune devra monter ses vidéos à tour de rôle, un jour par personne. En chemin nous rencontrons de nouveaux déboires pour trouver notre hébergement et c’est par le plus grand des hasards que nous croisons notre ange gardien, la femme qui nous avait aidées à contacter Arundo ! Elle nous indique le bon chemin, une fois de plus. C’est parti pour une semaine de dur labeur, où nous profitons de nos moments de liberté pour nous promener dans les environs (quand l’une de nous monte, les deux autres vaquent à leurs occupations), notamment à Ilha Grande qui fait face à Angra dos Reis et recèle de superbes plages et de petits treks intenses, mais fort plaisants. Ce sont nos premiers moments en solo depuis le début du voyage ! Pour l’anecdote, pendant son séjour sur l’île, Maud a retrouvé le chargeur d’appareil photo, resté dans la tente que nous avions repliée en hâte et en pleine nuit sous l’orage, à Ilha Grande...

 

Pour finir la semaine, nous nous accordons deux petits jours à Parati, à 2h au sud d’Angra dos Reis. Cette petite ville balnéaire nous séduit avec ses maisons blanches aux contours des portes et fenêtres colorés et sa petite plage tranquille.

 

La semaine passe vite et nous sommes prêtes à partir pour Rio de Janeiro, une capitale qui nous attire et nous intrigue depuis bien longtemps…

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