Projet #7: Mi Primer Huerto
Analyse d’observation
Judith Romero est microbiologiste. Il y a six ans, elle a fondé l’entreprise Microfarming après avoir travaillé pour une institution gouvernementale où elle s’est aperçue qu’il était possible de minimiser l’usage des pesticides chimiques dans l’agriculture. Avec ses parents et son compagnon Ignacio Jaramillo, chargé de la commercialisation, ils isolent des microorganismes naturels destinés à remplacer les pesticides classiques, et les produisent de façon semi-artisanale. Au travers de leur modèle, ils prônent une agriculture respectueuse de l’environnement et une alimentation plus saine pour les consommateurs, dont ils font la promotion lors de ferias. Pendant ces interventions, ils disposent de matériel didactique pour sensibiliser, et interagissent notamment avec les enfants. C’est comme cela qu’ils se sont aperçus de certaines failles dans l’éducation des petits citadins : certains pensent par exemple que les tomates poussent dans les supermarchés, d’autres que les cascades sont des fontaines créées par l’homme… Ils décident alors de créer un nouveau produit, loin de leur secteur d’activité traditionnel, un kit pour que les enfants apprennent à faire leur propre potager. Leur objectif est de reconnecter les plus jeunes avec la nature, leur montrer l’origine des aliments et les inciter à s’en rappeler pour que plus tard, ils choisissent d’eux-mêmes une alimentation plus saine. Un tel jouet permettrait aussi de renforcer les liens entre l´enfant et ses parents, qui doivent le soutenir et le suivre afin que les espèces végétales se developpent.
En décembre 2014, alors que le projet n’était encore qu’au stade de l’idée, Judith et Ignacio entendent parler d’un concours de jouets innovants pour les enfants et décident d’y participer : ils créent un prototype du kit en moins d’un mois ! Bien qu’ils n’aient pas gagné le concours, celui-ci leur aura permis de tissé de nouveaux contacts, notamment avec ConQuito, un incubateur équatorien semi-public dont ils font aujourd’hui partie. Ils ont d’ailleurs gagné le concours Testing Lab organisé par ConQuito au mois d’avril.
A l’heure actuelle, Mi Primer Huerto est presque prêt à être commercialisé. Le kit est déjà vendu aux particuliers directement via les réseaux sociaux et à certains établissements éducatifs privés (il est pour l’instant trop difficile d’accéder aux institutions publiques qui nécessitent l’aval du gouvernement), mais il faut encore en achever le packaging et le guide explicatif pour que le guide soit vendu à plus grande échelle et via d’autres canaux, tels que les grandes surfaces. Pour l’instant, ils vendent entre 30 et 100 kits par mois, à un prix unitaire de 20$. Pour atteindre l’équilibre, il leur faudrait vendre au moins 150 kits par mois. Faire baisser leur coût unitaire de 7,90$ à 6$ leur permettrait d´atteindre l´équilibre plus rapidement. Au total, l’entreprise aurait besoin de 10 000$ d’investissement pour le marketing et le positionnement du produit avant de lancer sa commercialisation á travers les canaux de distribution traditionnels comme les grandes surfaces, les magasins de jouets, etc.
En termes de communication, Mi Primer Huerto est présent sur facebook, à travers la page de Microfarming. Judith et Ignacio vont chercher directement leurs clients, comme les collèges et les professeurs qu´ils vont voir directement. Le bouche à oreille est également un canal de communication efficace pour l´entreprise. Quant aux réseaux sociaux, le défi pour Mi Primer Huerto est de gagner davantage de followers et fidéliser sa clientèle.
Concernant la vente de kits aux établissements scolaires, le démarchage est actuellement opéré par Ignacio. L´objectif pour l´année à venir, une fois le kit commercialisé, serait d´avoir davantage de démarcheurs dispersés en Equateur, en particulier dans les grandes villes comme Guayaquil, pour atteindre un plus grand marché.
Mi Primer Huerto, destiné aux enfants de 3 à 10 ans, contient :
- Une boîte en bois pour transporter son potager
- Une petite serre en plastique
- Des stickers pour personnaliser les modules
- Un sac de compost
- Un diplôme
- Une petite pelle
- Un guide d’utilisation ludique, qui contient aussi des jeux et des coloriages
- Quatre types de graines à planter
A moyen terme, Judith et Ignacio veulent développer et commercialiser des produits complémentaires à ce premier kit comme des sacs de terres ou des graines en vente à l´unité, des kits spécialisés, des kits avec des graines d´autres espèces végétales. Ils espèrent également pouvoir développer une plateforme éducative liée au kit qui permettrait aux enfants d´apprendre plus, de pouvoir personnaliser son apprentissage et son kit, d´acheter des éléments en ligne, etc. tout en utilisant les nouvelles technologiques dont les enfants raffolent aujourd´hui.
Notre travail
Lors de notre premier rendez-vous avec Judith et Ignacio, nous avons parlé de l’investissement qui leur fait défaut pour achever la production du kit. Ils avaient déjà entendu parler du crowdfunding, sans toutefois savoir en quoi consiste exactement le financement participatif. Puisqu’il s’agit de leur besoin le plus impératif et le plus urgent, nous leur avons proposé de préparer une campagne de levée de fonds pour Mi Primer Huerto, via la plateforme mexicaine www.idea.me, en produisant une courte vidéo de présentation du projet, des visuels et un guide pour animer la campagne tout au long de sa durée. Nous nous chargeons également de la présentation du projet sur la plateforme, et nous avons photographié le produit et ses différents composants pour remettre aux entrepreneurs une base de données pratique et facile d’accès. Cette campagne durera 50 jours, elle a pour objectif de lever 4760$ pour financer le design du packaging du kit, son impression pour 4000 unités ainsi que l’impression du guide qu’il inclut.
Quant au Hold-Up que nous organisons pour l’entreprise, nous avons choisi de nous concentrer sur le défi qu’ils rencontrent avec les réseaux sociaux : « Comment faire connaître Mi Primer Huerto partout en Equateur ? Comment gagner des followers et les fidéliser sur les différents réseaux sociaux en devenant viral ? ». L’atelier a eu lieu dans l’espace de coworking de CONquito, avec l’aide de 9 participants (de 11 à 48 ans !), et a donné lieu aux solutions suivantes :
Groupe 1:
Nom de la campagne: “les enfants peuvent changer le monde en jouant”
Public cible: femmes entre 25 et 40 ans, qui ont un ou deux enfants scolarisés
Canal de communication: Internet et les réseaux sociaux
Message: un jouet vivant qui te permet de vivre l’expérience de semer et d’avoir ton propre potager
Groupe 2:
Nom de la campagne: “Planta Kids”
Public cible: les parents et familles d’enfants de 5 à 12 ans vivant en zone urbaine
Canal de communication: Facebook. Le groupe conseille de préparer un plan de contenu qui programme un nombre de posts par jour / par semaine, pour partager les informations clefs et vendre l’histoire de Mi Primer Huerto, en générant du suspens et de l’attention. Il suggère de payer des annonces Facebook, mais pas de likes, pour gagner en visibilité, et recommande aussi la création d’un blog pour diffuser le contenu propre à la marque Mi Primer Huerto.
Message: “Avec un peu d’eau, de soleil et d’amour, nous prenons soin de la vie”
Groupe 3:
Nom de la campagne: “En semant le futur”
Public cible: familles et parents, entités éducatives
Canal de communication: Revues spécialisées (par exemple sur la famille), que l’entreprise pourrait payer pour avoir une interview ou un reportage, et visites in situ.
Message: rétablir le contact avec la nature
Le groupe a pensé à promouvoir une image représentant trois générations pour communiquer sur les valeurs de la famille et permettre à n’importe qui de s’y identifier.
Recommandations
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Mobilisez la communauté de Conquito et les autres communautés dont vous faites partie.
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Mail type pour les entreprises qui connaissent déjà Mi Primer Huerto.
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Ne pas hésiter à contacter les entreprises et autres contacts avec qui vous travaillez déjà dans le cadre de Microfarming. En effet, ces contacts sont déjà sensibilisés aux thèmes environnementaux et vous connaissent déjà, ils sont donc les plus à même de vous appuyer pendant cette campagne.
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De la même façon, ne pas hésiter à contacter les collèges et les professeurs avec qui vous travaillez déjà ou avec qui vous êtes déjà en contact.
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A chaque publication Facebook pendant la campagne, essayez d´utiliser des images et des visuels. Vous pouvez utiliser ceux que nous avons déjà faits sur Canva ou en faire d´autres en vous inspirant de ceux déjà faits ou des exemples présentés par Canva.
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Avant d´essayer de trouver de nouveaux contacts qui seraient susceptibles de vous aider dans d´autres pays sud-américains, concentrez-vous sur les contacts que vous avez déjà et sur les Equatoriens. En étant les plus proches de vous physiquement et culturellement, ils seront les plus susceptibles de contribuer à la campagne. Bien sûr, mobilisez vos contacts à l´étranger.
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Il nous semble que les photos d´enfants jouant avec leur kit que les mamans vous envoient sont d´excellents supports de communication. N´hésitez pas à les utiliser dans vos publications pendant la campagne.