Carnet de voyage #6 - Rio de Janeiro
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Ce que l’on a visité : le Corcovado et le Christ Rédempteur, le Pão de Açucar (Pain de Sucre), les plages de Copacabana et d'Ipanema, le quartier de Santa Teresa, le Museu de Arte de Rio (MAR), le quartier nocturne de Lapa, le jardin botanique, le quartier de Botafogo
Ce que l’on a mangé (et bu) : feijoada (plat typique brésilien composé de haricots rouges en sauce), farofa (mets d'accompagnement brésilien composé de farine de manioc frite), açaï (petite baie d'Amérique du sud pouvant être consommée sous forme de jus ou sorbet), moqueca (plat typique de la région de Bahia composé de poisson accompagné de poivron, coriandre, cumin), bobo de champignon (sorte de soupe de champignons, normalement réalisé avec des crevettes), romeu e julieta (pâte de goyave mélangée à du fromage type féta)
Ce que l’on a adoré : le dynamisme de la jeune équipe Saladorama avec qui nous avons eu la chance de travailler, l'espace de coworking Arca et les projets que nous y avons découvert (Carpe, Clube Orgânico, Sitiê, les Brownies de Luiz), l'incroyable beauté de la ville (ses plages de rêve et ses surfeurs, ses montagnes, ses couchers de soleil, ses toucans et ses macaques), les quelques pas de forro (danse typique brésilienne) appris au cours d'une soirée à Lapa
Ce que l’on a moins aimé : se faire courser par un pitt bull et ne pas pouvoir rentrer dans la maison où nous étions logées, être contraintes de travailler enfermées deux journées consécutives en raison d'une pluie battante, apprendre que Rio déverse ses eaux usées au large de sa magnifique baie, constater l'ampleur du phénomène d'obésité
Ceux que l’on a rencontré : Priscilla notre hôte pendant notre première semaine, Rafael son copain, Raissa, Leiz, Hamilton, Mariana et Isabela de l'équipe Saladorama, Julie la gangster MakeSense, Karen, Valentin notre copain escpien et Julien son colocataire, Maria, Borja et Simon, ses trois potes, Rodrigo et Alfonso, les deux colocs argentins et américains rencontrés lors d'une soirée
Quelques chiffres :
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0 : le nombre de couchsurfeurs trouvés
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6 : le nombre de kilos de vêtements apportés à la laverie dès notre arrivée
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250 : le nombre de mètres carrés de l'appartement dans lequel nous sommes restées à Copacabana
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0 : le nombre de jours sans boire un délicieux jus de fruits frais
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10000 : le nombre de femmes vues en string sur la plage
Nous prenons le bus à Paraty direction Rio de Janeiro ! Le dépaysement s'est arrêté net lorsque nous avons constaté que 50% des personnes dans le bus étaient françaises. C'est d'ailleurs là que nous avons fait la connaissance de Beddi, un jeune français venu travailler pour trois mois à Rio qui terminait ses quelques jours de vacances sur la Costa Verde pour reprendre le travail le lendemain. Un peu perdues, Beddi nous a proposé de partager un taxi pour nous déposer jusqu'à notre auberge, non loin de chez lui.
Nous arrivons à l'auberge Che Legarto de Copacabana dimanche 26 avril en fin d'après-midi. Cela faisait ce jour-là exactement trois mois et demi que nous étions parties. Et qui dit trois mois et demi dit la moitié de notre voyage. Et qui dit la moitié de notre voyage dit : "IL FAUT FETER CA!". Ni une ni deux, nous voilà donc parties sur la plage de Copacabana pour admirer le coucher du soleil avant d'aller s'installer sur la terrasse d'un délicieux petit café, le café la Fiducia. Nous trinquons là au souvenir du chemin parcouru mais surtout aux aventures qui nous attendent encore autour d'un délicieux repas, même agrémenté d'un succulent "petit gateau" ("fondant au chocolat" en français). Hélène en rêve encore...
Nous quittons l'auberge le lendemain pour nous installer pour la semaine dans la maison de Priscilla, une amie d'un copain français (merci Tinou!). Le rendez-vous était fixé à Botafogo, dans un espace de coworking, Arca coworking, où Priscilla y tenait une réunion. Nous y débarquons à 13h, chargées comme des mules (énormes sacs, tente à la main, gourde qui pendouille...). Priscilla nous reçoit et nous présente à son copain Rafael qui nous fait faire le tour des lieux. Quelle ne fut pas notre surprise et notre excitation d'être alors présentées à toute une multitude d'entrepreneurs sociaux ayant des projets axés sur l'alimentation durable ! En une seule fois, et totalement par hasard, nous avons découvert Clube Orgânico (qui distribue des produits bio en circuit court), Carpe (qui travaille et repense les espaces urbains pour que ceux-ci soient soutenables) et Sitiê (une ancienne décharge transformée en jardin communautaire dans une favela) : ces rencontres nous donnent la patate et sont de très bonne augure pour notre travail à Rio !
Nous suivons Priscilla jusque chez elle et faisons connaissance dans le bus. Priscilla est styliste mais travaille aujourd'hui pour plusieurs projets sociaux. Elle a vécu deux ans à Paris et parle donc un français impeccable, bien plus facile pour nous ! Nous arrivons chez elle, à Cosme Velho, au pied du petit train qui mène au Christ Rédempteur, dans une maison située dans une grande propriété au jardin luxuriant: le paradis ! Mais au paradis, il n'y a pas internet... Pour la première fois depuis le début de notre voyage, nous sommes logées chez une fille, et, oui oui, cela se remarque : la maison est très coquette, propre et cosy. On l'adopte sur le champ ! Nous nous installons dans la pièce destinée à sa future colocataire. Le mobilier est pour le moins sommaire puisqu'il n'y a absolument rien dans la chambre. Peu importe, nous construisons notre nid douillet sur quelques tapis et couvertures à même le sol. Comme dirait Marion : "à côté d'une nuit dans le bus, c'est plutôt le grand luxe !".
Nous attaquons notre deuxième semaine en enregistrant les voix off pour la vidéo Saladorama. Raissa, Leiz, Mariana, Hamilton et Isabella passent l’un après l’autre à la grande épreuve du micro. Une fois les voix dans la boîte, nous partageons un dîner à base de pizza, de nems et de gros sushis (oui parce que la salade, c’est bon, mais il ne faut quand même pas en abuser…) et assistons ensuite à un atelier dynamique animé par Hamilton à son équipe. Au top !
Le lendemain, nous voilà parties pour une intense journée de tournage. Nous filmons toutes les étapes de production de la salade Saladorama, et suivons donc l’équipe, en cuisine le matin, en livraison l’après-midi. Une fois la mission accomplie, nous rentrons chez Priscilla pour récupérer nos affaires et partir nous installer pour quelques jours chez Valentin, notre copain escpien. Et là, c’est le drame. Le Pitt Bull blanc du voisin de Priscilla grogne et nous course. Jamais Marion n’a courru aussi vite ! Dans l’impossibilité de rentrer dans la maison, et Priscilla n’étant pas chez elle, nous attendons patiemment qu’un voisin nous aide à passer..
Nous arrivons le soir dans l’immense (250 m2) et magnifique appartement de Valentin à Copacabana. Ravies, nous faisons également la connaissance de son colocataire, Julien. Les deux coloc’ nous amènent le lendemain dans une soirée à Lapa. Lapa est bel et bien the place to be le soir. Des rues gorgées de monde où se succèdent de nombreux bars animés constituent le quartier. Nous dégustons quelques bières artisanales brésiliennes et nous dirigeons vers le club « Democraticos » où une soirée forro (danse typique brésilienne très collé serré) nous attend. A notre grand étonnement, la soirée a un air de bal de village, avec grande piste de danse et groupe chanteur-guitariste-accordéoniste. Nous nous essayons à la fameuse danse grâce aux quelques (rares) personnes acceptant de nous apprendre les pas les plus basiques. Après avoir reçu plusieurs coups de pied dans les chevilles, les personnes se lassent vite, et nous passons donc rapidement du statut de danseur à celui de spectateur. Mais qu’importe, nous rentrons ravies de cette soirée découverte.
Les jours qui suivirent furent occupés par le montage de la vidéo pour Saladorama ainsi que par l’organisation du hold-up qui a eu lieu le vendredi soir dans l’espace de coworking Templo. Neuf personnes nous rejoignent pour venir réfléchir ensemble à la problématique : « Comment atteindre les classes C, D et E sans perdre les actuelles classes A et B ? ». Le mélange des nationalités (au compteur : 2 français, 1 espagnol, 1 argentin, 1 américain des Etats-Unis et 4 brésiliens) permet au brainstorming de finir en beauté avec de très intéressantes solutions proposées.
Le travail pour notre entreprise sociale accompli, nous terminons notre séjour à Rio de façon plutôt sympa. Nous nous baladons le vendredi dans le quartier de Santa Teresa où nous mangeons de délicieux tapioca avant de dévaliser un petit magasin d’artisanat indigène (Hélène ayant mis à peu près 1h36 à faire son choix). Le samedi, nous partons faire la balade des Deux Frères, la montagne surplombant la favela Vidigal offrant une vue imprenable sur Rio, avec Rodrigo et Alfonso nos deux nouveaux copains rencontrés la veille. En descendant, nous faisons un petit arrêt par le jardin partagé Sitiê Vidigal (une ancienne décharge nettoyée et transformée en jardin par les habitants de la favela). Le samedi soir, dernier soir, euh, on a fait quoi déjà ?
C’est en pleine forme (oui ?) que nous quittons Rio dimanche soir, direction Bonito dans la région Mato Grosso do Sul. Après 31 heures de bus et donc une nuit et demie passées dans les transports, nous arrivons à bon port à 3h du mat’ le mardi matin dans l’auberge de notre couchsurfeur de Bonito, Felipe ! Un peu fatiguées, nous partons le lendemain faire la première excursion, à la "Barra de Sucuri". Celle-ci nous transporte dans un monde de rêve : seules, nous nous retrouvons à remonter une rivière à l’eau transparente en pirogue avant de descendre celui-ci équipées de masque et de tuba pour observer les incroyables fonds de la rivière.
Le lendemain, nouveau réveil à 4h30 du matin pour partir visiter la Fazenda San Francisco dans le Pantanal. Le safari du matin nous permet d'observer de nombreux oiseaux, ainsi qu'un tapir, et un autre animal étrange dont le nom nous a échappé mais qui est le plus gros rongeur du monde. L'après-midi, nous partons explorer la rivière à bord d'un bateau. Nous découvrons les fameux caïmans du Pantanal, appelés "Jakaré", des macaques, des toucans, et nous essayons même à la pêche aux Piranhas ! Ça ne mord pas pour Hélène, qui enroule son fil de canne à pêche dans les algues du bord de la rivière, mais qu'importe, c'était quand même rigolo :) Malgré la horde de touristes (que nous fuyons désormais comme la peste), la journée fut très agréable et riche en découverte !
La suite de la semaine a surtout été touristique : visite du beau musée d'art de Rio (le MAR) et séance de cinéma au musée de la République où nous avons vu l'incroyable film documentaire sur Sebastian Salgado "Le Sel de la Terre" (Marion a pleuré) le jeudi, découverte du jardin botanique (palme du plus beau jardin, avec toucan, petits singes, grands palmiers, orchydées en tout genre et espèces d'arbres amazoniens) le vendredi, montée au Corcovado (en petit train parce que ça monte quand même beaucoup) le samedi, bronzette à Copacabana (où nous avons découvert qu'au Brésil, les filles sur la plage ne font pas de topless... mais peuvent montrer leurs fesses ...) et montée au Pain de Sucre pour contempler le coucher du soleil le dimanche... Nous nous sommes aussi accordées plusieurs petits plaisirs gustatifs en allant notamment déjeuner au succulent restaurant végétarien le Prana. Tournant décisif pour Marion, fan de charcuterie en herbe, qui affirme à la fin du repas qu'elle pourrait "presque devenir végétarienne".
Nous avons rendez-vous à 17h le même jour avec l'équipe de Saladorama, l'entreprise sociale avec laquelle nous avons travaillé à Rio. Le lieu de rencontre était fixé au Starbucks du shopping de Botafogo. En bonnes françaises que nous sommes, nous arrivons à l'heure. A 17h30, ne voyant toujours personne nous chercher, nous commençons tout de même à nous inquiéter. Nous ne savions pas à quoi ressemblaient les personnes, n'avions aucun numéro de téléphone et ne captions pas le wifi. Nous adoptons l'intelligente stratégie de demander à la serveuse si elle avait eu à écrire le prénom "Raissa" sur l'un de ses cafés dans la dernière demie-heure, sans succès non plus. Nous finissons par capter le wifi et nous rendons alors compte que nous nous étions trompées de shopping (centre commercial). Une grande classique du Food Sense Tour. Mais l'équipe est sympa et nous rejoint une demie-heure plus tard. Nous rencontrons alors Leiz et Raissa, deux des cinq membres de l'équipe qui nous parlent de Saladorama, son fonctionnement, son développement, ses défis... Ils nous offrent également une salade pour que nous puissions voir (ou plutôt goûter) par nous-même la qualité de leur salade. Le verdict est sans appel : trop bonne !
Nous retrouvons Raissa le lendemain après-midi dans l'ONG dans laquelle Saladorama travaille après avoir visité le centre de Rio le matin. Nous parlons plus en détail du travail que nous pourrions faire pour eux et décidons de réaliser une vidéo permettant de montrer le cycle de production respectueux de l'homme, de l'environnement et de la santé, de Saladorama. Le soir, nous retrouvons Julie, une gangster MakeSense française étudiant à Rio depuis 10 mois, et parlons autour d'une bonne bière fraîche brésilienne de notre projet, de MakeSense, de Rio..